Qui n’a jamais entendu parler de Brian Eno ? Musicien et producteur visionnaire, Eno n’est ni plus ni moins que le père de la musique ambient et l’un des artistes les plus influents de la scène pop et rock britannique. Pour saisir la mesure de son œuvre, notre guest Rémi s’est plongée dans son impressionnante discographie. Il en a tiré une playlist du dimanche lumineuse, planante et éclectique, qu’il nous présente ici :
La carrière de Brian Eno est tentaculaire. Comment faire le tour d’une discographie qui s’étend des aventures glam du milieu des années 1970 (Here Come the Warm Jets) aux installations interactives sonores contemporaines (Reflection) ? Comment qualifier la carrière d’un compositeur ayant à la fois produit le son de démarrage de Windows 95 pour Microsoft et les nappes vaporeuses des premiers grands disques d’ambient music ? Quel lunatique a bien pu composer de furieuses pistes krautrock (“Third Uncle”) et la bande-son imaginaire, tendre et nébuleuse, d’un voyage sur la lune (Apollo : Atmospheres and Sountracks) ?
Il y a de quoi se perdre : entre disques solo, albums collaboratifs et production, Eno est au générique de plus de 120 albums, depuis ses premières apparitions au sein de son groupe Roxy Music, en 1972, jusqu’au récent Mixing Colours composé avec son frère, Roger Eno.
Mais il reste possible d’observer, au sein de cette carrière foisonnante, des récurrences. Elles sont dues à la fidélité d’Eno pour d’autres grands fous incapables de s’embourber dans des réflexes créatifs : Robert Fripp, guitariste de King Crimson, David Bowie, David Byrne et les Talking Heads, U2 et Coldplay, dont il a produit les plus grands succès commerciaux depuis 2005.
J’ai cherché ici à me concentrer sur les disques publiés sous le nom d’Eno, en solo ou en collaboration. Il a fallu, pour explorer cette masse déjà foisonnante, une certaine méthode : un disque par jour, tous les jours, pendant deux mois. À l’écoute, deux grandes catégories se dessinent rapidement : les explorations pop, et les rêveries qu’il qualifie de « musique discrète ». Plutôt que de les séparer, j’ai cherché à les fondre dans une même playlist, pour montrer que ces deux facettes se nourrissent.
En 1975, Eno et Peter Schmidt ont conçu un jeu de cartes faites pour être lues, au hasard, par toute personne qui se sentirait coincée dans un processus créatif. L’une résume la carrière d’Eno : « Go to an extreme, move back to a more comfortable place ». Dans cet état d’esprit, cette playlist devrait permettre de voyager dans les territoires étranges de la musique de Brian Eno : parfois on danse, parfois on dort, parfois on hallucine. Mais on ne s’ennuie jamais.
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Tracklist :
1) Help Me Somebody (My Life in the Bush of Ghosts, 1981)
2) The Big Ship (Another Green World, 1975)
3) Fickle Sun (iii) I’m Set Free (The Ship, 2016)
4) Emerald and Stones (Small Craft on a Milk Sea, 2010)
5) Wind On Water (Evening Star, 1975)
6) St Elmo’s Fire (Another Green World, 1975)
7) A Stream With Bright Fish (The Pearl, 1984)
8) Here Come The Warm Jets (Here Come The Warm Jets, 1974)
9) Failing Light (Ambient 2: The Plateaux of Mirror, 1980)
10) Third Uncle (Taking Tiger Mountain (By Strategy), 1974)
11) Delta Rain Dream (Fourth World, Vol. 1: Possible Musics, 1980)
12) Dunwich Beach, Autumn, 1960 (Ambient 4: On Land, 1982)
13) Always Returning (II) (More Music for Films, 1983)
14) Strange Overtones (Everything That Happens Will Happen Today, 2008)
15) An Echo Of Night (The Pearl, 1984)
16) Distant Village (Hybrid, 1985)
17) Blonde (Mixing Colors, 2020)
18) Spinner (Spinner, 1995)
19) On-ness (Finding Shore, 2017)
20) An Ending (Ascent) (Apollo: Atmospheres and Soundtracks, 1983)
Jah pour Rémi
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