La playlist du Confinement #64 – Spéciale Japanese City Pop

A défaut de pouvoir mettre le nez dehors, nous vous proposons aujourd’hui un voyage immobile dans les années 80 au pays du Soleil-Levant à travers une petite sélection de titres à la fois pop et rétros.

Ces morceaux pourraient être regroupés sous ce que l’on appelle la « City Pop », c’est-à-dire un genre musical japonais apparut à la fin des années 70 et dont l’âge d’or se situe dans les années 80.

Ce mouvement est né de l’appropriation par des artistes japonais de divers styles musicaux tels que le funk, le jazz, le soft rock ou encore le R&B et la soul, alors l’apanage de groupes américains. En effet, ce sont les hits américains qui envahissent jusqu’à présent les ondes de l’archipel et les artistes locaux s’en sont alors inspirés pour créer leur propre musique. La City Pop est donc le résultat d’une composition entre influences occidentales et culture nippone, la majorité des titres sont d’ailleurs chantés en japonais, d’où cette identité propre.

Il est récurrent de dire que la City Pop se caractérise également par un contexte particulier : celui de l’essor économique du Japon. Cette prospérité permet l’émergence de nouveaux modes de vie et de consommation, la City Pop serait alors intimement liée à l’éclosion d’une nouvelle classe sociale plutôt aisée, urbaine et optimiste pouvant profiter pleinement de la société de consommation, faire la fête et s’amuser. Et il semble que cela se ressent dans cette musique à la fois joyeuse, insouciante et dansante.

Le développement technologique concomitant est aussi un marqueur de ce mouvement, avec l’apparition de nouveaux modes de production et de diffusion de la musique (synthés, boîtes à rythmes, walkmans, etc.).

Le terme City Pop est donc un terme vaste et il ne semble pas s’agir d’une définition stricte et close, mais plutôt d’un terme polymorphe recouvrant un large spectre d’univers musicaux avec des albums uniquement instrumentaux, d’autres plus soul, d’autres plus funky.

S’il n’est pas précisément définissable, ce genre n’en est pas moins reconnaissable à sa pop réjouissante. Pour vous en convaincre et faire votre oreille, je vous invite à découvrir ou redécouvrir la discographie, aussi vaste qu’éclectique, de Toshiki Kadomatsu ainsi que, notamment, les albums Moonglow et Ride on time de l’éminent Tatsuro Yamashita, deux artistes incontournables de la City Pop.

Je vous conseille également, dans un style un peu plus décalé, l’album Nuts Nuts Nuts d’Izumi Kobayashi, dont vous avez un extrait ici, qui vous plongera dans un univers exotique et singulier, entre Amérique latine et Japon avec notamment une reprise du classique vénézuélien « Moliendo Café » en piste 6.

Bonne écoute !

Tracklist :
1) Tatsuro Yamashita – Sparkle  (For You – 1982)
2) Toshiki Kadomatsu – Midsummer Drivin “Reiko” (Sea is a lady – 1987)
3) Izumi Kobayashi – Feeling Free (Nuts, Nuts, Nuts – 1982)
4) Aiko – Time Machine (My Home Town – 1979)
5) Miho Nakayama – 「C」 (「C」– 1985)
6) Anri – Cat’s eye (Timely !! – 1983)
7) Toshiki Kadomatsu – Pile Driver (T’s 12 inches – 1986)
8) Yoshino Fujimal – Midnight Plus 1 (Who are you – 1982)
9) Marlene – Zanzibar Night (Déjà Vu – 1983)
10) Taeko Ohnuki – 4:00 am (Mignonne – 1978)
11) Yoshida Minako – Midnight Driver (Monochrome – 1980)

La Gum’z pour Loulou