Les Sons d’Automne @ Quessoy – 03.11.2018

Avec moins de 5000 habitants, Quessoy (22) accueille cette année la vingtième édition de son festival Les Sons d’Automne.

Festival créé il y a maintenant deux décennies par une bande de potes, Les Sons d’Automne a pour but de rendre la culture accessible à tous en milieu rural. Pour cela, rien de tel qu’une programmation qualitative et très variée, axée musiques pop/rock actuelles.

Le vendredi s’étaient déjà succédés Cannibale, Lo’jo et Rubin Steiner. Pour nous laisser le samedi avec Clara Luciani, Motorama, JC Satan, Bagarre et The Liminanas. Et pour notre baptême des Sons d’Automne, on retrouve une soirée complète avec une jauge atteignant quasiment les 1000 personnes.


Clara Luciani

La jeune marseillaise passe d’abord par le groupe La Femme où elle chantera sur l’album Psycho Tropical Berlin (Born Bad Record, 2013). Elle rencontre ensuite Maxime Sokolinski, frère de la chanteuse Soko avec qui elle forme le groupe Hologram et dont le titre Absolute Zero sera diffusé sur la BBC. En 2016 commence son parcours solo où elle devient lauréate du concours Inrocks Lab et apparaît sur un titre de l’album Cyborg de Nekfeu. En 2017 sort l’EP Monstre d’amour, écrit après une douloureuse rupture amoureuse, où elle transposera la solitude et le désespoir. Pour revenir en 2018 avec son premier album Sainte-Victoire qui vient clôturer cette reconstruction et renaissance victorieuse.

Clara Luciani
Clara Luciani @Les Sons d’Automne, Quessoy | Crédit photo : Jean-Pierre Aubry

Avec des dates complètes sur presque chaque dates de sa tournée, nous attendions ce moment avec impatience. En ouverture de la soirée, l’élégante chanteuse se présente accompagnée de quatre musiciens pour nous livrer un concert entièrement maîtrisé. S’enchaîneront des morceaux de l’album tels que Drôle d’époque, Les fleurs ou La dernière fois, mais aussi les reprises en français de Metronomy et de Lana Del Rey. Accompagnée de son groupe, d’un simple piano ou seule à la guitare, le charme de Clara Luciani a opéré sur le public, comme envoûté à la sortie de sa prestation.


Motorama

Formé en 2005, Motorama est un groupe russe de cold-wave. En 2010, ils sortent en auto-production leur premier album, Alps, qui restera pour nous le meilleur. S’ensuivront ensuite les album Calendar (Talitres, 2012), Poverty (2015), Dialogues (2016) et enfin en juin dernier Many Nights (2018) dans un registre de plus en plus pop au fil des albums. En effet, sur ce dernier opus, on sent l’envie du groupe d’apporter un peu plus de chaleur à ses productions avec des morceaux plus synthétiques et dansants, sans perdre pour autant de vue ses premiers amours cold-wave.

Motorama
Motorama @ Les Sons d’Automne, Quessoy | Crédit photo : Jean-Pierre Aubry

On ne s’en cachera pas, notre déplacement dans les Côtes-d’Armor n’était pas anodin. Après les avoir vus en 2015 à L’Echonova, nous n’avions qu’une hâte, les revoir. C’est avec étonnement que l’on voit arriver le groupe dans une formation à trois : où sont passés les deux autres membres manquants ? Dès les premières notes, on oublie rapidement notre interrogation car le trio s’en sort très bien. On regrettera toutefois le manque d’échange avec le public, contrastant avec la cold-wave plutôt dansante et loin d’être triste, proposée par le groupe. Durant plus d’une heure, on assiste à une démonstration musicale délivrée par une batterie presque métronomique et un chanteur alternant avec un autre musicien, basse, guitare et synthé. Pour notre plus grand plaisir, les russes enchaîneront les merveilleux morceaux de leur nouvel album tels que Second Part ou Kissing The Ground, mais aussi les tubes que l’on écoute depuis de nombreuses années tels que Heavy Wave, Hard Times ou Ghost.

On ne s’attardera pas sur les inter-plateaux de The Liminanas qu’on aurait préféré voir sur scène que passer des disques. Ni sur le concert de JC Satan qui nous a fait partir et rater celui de Bagarre, tant le son était beaucoup trop fort. Dommage.

Ce que l’on a aimé, c’est l’âme et l’authenticité du festival, on a senti une équipe heureuse d’être là et impliquée pour le faire perdurer. On y a trouvé de bonnes bières de brasseurs bretons (Tri Martolod, Oézètt, Zoo-Râ), une déco et de la nourriture faite-maison, des tickets boissons et jamais plus de deux minutes d’attente. In fine un rendez-vous familial et plaisant.

On vous conseille donc ce rendez-vous qui vient nous redonner notre dose de concerts après la saison estivale des festivals.

La Gum’z