Suite à notre dernière soirée à l’Antipode MJC où nous avions assisté à l’incroyable performance de Perfume Genius, on a décidé d’y remettre les pieds pour cette première date de l’année réunissant Sextile et Zombie Zombie. On vous raconte !
Après une rencontre avec Zombie Zombie juste avant leur concert pour une interview passionnante (à retrouver dès maintenant), on se place tout devant pour écouter le groupe qui débute la soirée : Sextile.
Sextile
Il faut l’avouer, on ne connaissait pas du tout ce jeune groupe issu de la scène alternative de Los Angeles avant de le découvrir sur l’affiche de la soirée. Formé en 2015 et sortant dans la foulée leur premier album A Thousand Hands, les Sextile qualifient eux-mêmes leur musique de « post-punk primitif de l’espace extra-atmosphérique ». Ce soir, ils viennent défendre leur second album, Albeit Living sorti en juin 2017.
Avec une guitare beaucoup plus présente sur le premier opus, on retrouve cette fois-ci un son bien plus synthétique. En effet, la formation est passée de deux guitares à une seule, au profit de deux voire trois machines actionnées par ses membres aux mèches blondes, derrière lesquelles la batteuse alterne rythme acoustique et électronique.
On retrouve des textures psyché, post-punk, un mélange rock/électronique, voir tribal grâce aux boucles de batterie. Pour les influences, on note clairement celle de Joy Division, surtout vu l’énergie et la puissance du chanteur, mais aussi à Suuns pour le côté électronique. Pour la touche française, on citera enfin DBFC.
Zombie Zombie
A peine le temps de siroter notre bière que c’est au tour de Zombie Zombie de prendre place sur la scène de l’Antipode pour nous présenter leur troisième et dernier album studio, Livity. Sorti comme ses prédécesseurs sur le label parisien Versatile Records, ce nouvel opus se veut davantage expérimental grâce à l’arrivée d’un second batteur, apportant une richesse de variations rythmiques aux compositions du groupe. Enregistré dans les conditions du live, le résultat est un recueil d’excursions soniques, lunaires et tribales, dans un univers peuplé de mort vivants sympathiques.
Et c’est évidement en live que les expérimentations vaudou du trio prennent toute leur ampleur, avec un premier morceau progressif, quasi-ambiant, sur lequel se lancent tour à tour boucles synthétiques, cymbales et percussions frénétiques. Départ immédiat pour un road-trip sonore dont nous ne connaissons la destination que pour l’avoir vu sur carte postale.
Sur la scène de l’Antipode, les deux batteurs Cosmic Neman et Doc Schönberg se tiennent face à face devant l’impressionnante forteresse de claviers modulaires du chef d’orchestre Etienne Jaumet. Car c’est bien ce dernier qui, perché sur son estrade, déploie les lignes de basses de chaque morceau et distille autour d’elles toute une palette de sonorités analogiques. Véritable colonne vertébrale des compositions du groupe sur lesquelles s’appuient et improvisent les batteries, à l’image des interprétations de Loose et de Heavy Meditation qui nous transporterons bien plus loin que leurs cousins studio. Le concert prend un virage techno lorsque la grosse caisse laisse sa place au puissant kick de la boite à rythme pour une version transe de Hippocampe. Même combo gagnant pour Livity, titre éponyme pour lequel les trois Zombie nous réserve un final épique à un voyage sur le point de s’achever. Et de conclure : “bienvenue à destination”.
Rappel oblige, le tube Rocket Number 9 (Rituels D’Un Nouveau Monde, 2012), viendra satisfaire les derniers pélerins en transe. De quoi nous donner envie de repartir avec une petite carte postale.
JU&JAH