Pendentif + L’Impératrice @ Ubu – 21 Mars 2018

Aïe, encore une soirée complète à Rennes pour le concert à l’Ubu de Pendentif et L’Impératrice… Ce scénario commence pourtant à devenir habituel : les concerts sont prisés, il faut réserver sa place des mois à l’avance quitte à la revendre ou être contraint de se l’arracher à prix d’or sur le marché noir. Et tant pis pour ceux qui veulent sortir au dernier moment et profiter d’un moment de détente à l’improviste.

Sachant cela, on arrive un quart d’heure avant l’ouverture des portes. Mais déjà la queue s’allonge jusqu’aux locaux de France Télévisions… En entrant dans la salle comble, on essaye de se frayer un chemin pour se placer de sorte à voir un minimum la scène et surtout ne pas se retrouver dans le couloir, chose que l’on avait réussi à éviter pour le concert le mois dernier de GoGo Penguin. On est enfin en place, il est 20h30, l’heure du premier concert de la soirée : Pendentif.


Pendentif - Vertige Exhaussé (Le Label/PIAS, 2018)
Pendentif – Vertige Exhaussé (Le Label/PIAS, 2018)

Le groupe de pop française formé en 2010 est composé de Julia Jean-Baptiste (chant), Mathieu Vincent (clavier, basse), Benoit Lambin (guitare) et Jonathan Lamarque (batterie). Rapidement, ils se font remarquer par le magazine Les Inrockuptibles et font parti des lauréats du tremplin SFR jeunes talents, ils se produisent alors sur les scènes des Francofolies de La Rochelle et du Printemps de Bourges.

Avec leur mélange de pop anglo-saxonne et de chanson française, on les place dans la catégorie de la nouvelle vague francophone avec leurs homologues Lescop, Baden Baden ou La Femme. Après le bon premier album Mafia Douce (Discograph, 2013), ils reviennent cette année avec un nouvel opus tout aussi réussi : Vertige Exhaussé (Le Label/PIAS, 2018).

Alors on ne vous cachera pas notre enthousiasme quand on a vu que Pendentif était programmé en première partie de L’Impératrice. Une belle soirée en perspective donc.

Pendentif @ Ubu, Rennes | Crédit photo : Elodie Le Gall
Pendentif @ Ubu, Rennes | Crédit photo : Elodie Le Gall

On retrouve le groupe dans un registre très pop. La leader Julia chante et danse dans une combinaison en jean avec une assurance décomplexée qui en agacera plus d’un autour de nous. On entendra cependant certains faire référence à France Gall, joli compliment.

Mais que ce soit la densité de population de la salle et la chaleur insupportable qui nous asphyxie ou le charisme excessif du groupe, pour nous ça ne prend pas. Et mis à part le tube Embrasse-moi du premier album ou les nouveaux titres tels que Vas-Y Fais-Le Vite ou L’Originel, on reste malheureusement sur notre faim.

On espère toutefois revoir Pendentif dans un contexte moins anxiogène et ainsi peut-être mieux apprécier les compositions aérienne du groupe. En attendant, on vous laisse avec un morceau de leur nouvel album enregistré à partir du rythme de battement de la palme d’un ULM appartenant à un de leur fan champion de France dont la spécialité est justement les vols synchronisés avec musique.


Après une courte pause, place maintenant au concert tant attendu de la soirée : L’Impératrice.

L'Impératrice - Matahari (microqlima, 2018)
L’Impératrice – Matahari (microqlima, 2018)

Ce jeune groupe parisien fondé en 2012 est composé de Charles de Boisseguin (fondateur et claviériste), Hagni Gwon (claviers), David Gaugué (guitare basse), Achille Trocellier (guitare électrique), Tom Daveau (batterie), et Flore Benguigui (chant depuis 2015).

Le groupe pop et disco s’est notamment fait remarquer en remportant le Prix du Public du Prix Deezer Adami en 2016. La même année ils sortent le très bon morceau Vanille Fraise basé sur un sample de la chanteuse soul Anita Ward. L’année suivante ils rejoignent le label indépendant mıcroqlıma records et sortent le désormais incontournable Séquences qui sera remixé par leurs amis de Parcels. C’est seulement il y a un mois que le sextet sort son premier album Matahari (microqlima, 2018).

Si c’est clairement par leur faute que l’on est autant serré devant la scène, on leur pardonne rapidement dès les premiers morceaux.

En effet, les parisiens nous livrent un set de très grande qualité. Tout comme l’introduction de l’album, le concert débute par le splendide Là-Haut, titre inaugural joué par les seuls musiciens et sur lequel s’avance progressivement la figure de l’impératrice Flore Benguigui.

L'Impératrice @ Ubu, Rennes | Crédit photo : Elodie Le Gall
L’Impératrice @ Ubu, Rennes | Crédit photo : Elodie Le Gall

On a aimé les longs passages instrumentaux du groupe qui fonctionnait d’ailleurs comme cela avant l’arrivée de Flore au chant en 2015. On a aussi aimé la retenue, voir la modestie de celle-ci comparée à son talent ainsi que la joie de vivre des musiciens.

Entre Matahari et Erreur 404 du dernier opus, Vanille Fraise et Agitations Tropicales des précédentes sorties, le groupe enchaîne les tubes repris en chœur par le public venu spécialement pour eux.

Musicalement, c’est plaisant. La formation est bien en place et les nombreuses phases instrumentales apportent une véritable identité à la prestation de l’Impératrice sans néanmoins éclipser celle des musiciens. Prestation qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler celle de Bon Voyage Organisation, groupe que l’on suit également avec beaucoup d’intérêt. Petite déception au moment du rappel qu’ils feindront de ne pas avoir prévu avant de rejouer sans broncher le morceau Agitations Tropicales.

On sort donc de l’Ubu d’humeur mitigée : un bain de foule insoutenable qui aura sans doute eu raison du concert de Pendentif avant d’oublier en parti ce premier désenchantement grâce la solide prestation de L’Impératrice.

La Gumz